Rustiques

Samedi 16 novembre à l'auditorium rue des études à Carcassonne, M. Jacques Blanco au cours d'une conférence évoquera les champions cyclistes des années 1950-1960. C'était la belle époque du cyclisme ou de nombreuses courses animaient les villages le dimanche, ou les frères Soler, Barthélémy Risso, Gilbert Pujol, Jésus Martinez, Jean Gilhardi etc, faisait briller les couleurs de l'AS Carcassonne.

Qui à Rustiques se souvient de Jean Gilhardi ? Pourtant celui-ci a habité quelques années notre village où son père était ouvrier agricole au château. On le voyait souvent partir s'entraîner ou le dimanche ramener le bouquet de la victoire. Dés sa première saison à 18 ans il avait gagné sa première course à St André de Roquelongue. Parmi ses succès : le Grand prix de la ville et des commerçants de Carcassonne en 1955, le Grand prix Martini l'année suivante, victorieux à Béziers en 1957 et Champion du Languedoc Roussillon la même année. Il a eu de belles victoires sur des courses à étapes ou participaient les professionnels, comme la Route du vin et de L'indépendant : il gagna une étape à Espéraza en 1955, une autre à Céret en 1958 et termina 3 ème du classement général en 1957 derrière 2 professionnels : Mastrotto et Anastasi. Il a terminé 13 ème du tour de l'Aude professionnel. En ce temps là de grands coureurs venaient participer à ce tour de l'Aude, tel Louison Bobet en 1963.

Après sa victoire au championnat du Languedoc, Jean Gilhardi était qualifié avec son ami Dante Soler pour le championnat de France qui se disputait à Strasbourg. Ils étaient parti quelques jours avant pour s’entraîner dans la région. Au cours d'une halte à Renchen (Allemagne), Jean Gilhardi a trouvé que les gens paraissaient plutôt tristes et s'est écrié : « je ne vivrai pas ici pour rien au monde ». Quelques années plus tard, il faisait son service militaire (il était sursitaire) dans cette ville et y rencontrait sa future épouse. Il s'y installait définitivement avec sous le bras le manuel : « comment apprendre l'allemand ».

Aujourd'hui cet ancien rustiquois vit toujours à Renchen où il a fondé une famille, il y parle l'allemand et vient de fêter ses 81 ans.

Quand il habitait Rustiques Jean Gilhardi (à droite) était au sommet de sa forme

Entraîneur du Racing Club Badens Rustiques Aigues-Vives après être passé par le COC (ancien FACV dans les années 60-65), ASPTT de Cannes, Laure et Rieux, Gérard Avallone est un passionné de foot. A la retraite depuis neuf ans, il n’a ménagé ni son temps ni son courage pour mener à bien l'équipe seniors des portes du Minervois depuis 12 saisons maintenant. Aujourd’hui, ce serviteur du football tire sa révérence dans ce club et laissera, à n’en pas douter un grand vide. Il aura marqué l’histoire du Racing et ne laissera ici que des amis.

Après 30 saisons, dont 12 au R.C.Badens-Rustiques, à entrainer des équipes seniors, à 67 ans , il était temps pour lui de laisser la place aux jeunes. De plus, son petit-fils Léo joue dans le club de Trèbes et il va ainsi pouvoir suivre son parcours et l'encourager . 

Au Racing Club, ses rapports avec ses joueurs étaient des plus amicaux,, avec les dirigeants du club très bons.

Son meilleur souvenir,  le plus récent date de cette saison : c'est la victoire en 1/8e de finale de la coupe Favre contre Bram qui évolue en PH , soit 3 division au dessus. Il y a eu aussi la montée en 2ème division, voilà plusieurs saisons.

De son passage au Racing Club Badens Rustiques Aigues-Vives, Gégé (pour tous)

  Retiendra « 12 saisons formidables, dans une excellente ambiance. Bien sur, il y a eu des passages difficiles, comme cette saison où l'on manque la montée de peu, mais on ne retiendra que les bons souvenirs ».

Ses dimanches qui étaient jusque là bien remplis vont toujours tourner autour du foot puisqu’il ira voir des matches bien sur et quand il le pourra, il ira encourager le R.C.B.R. car ayant commencé à jouer au football à 5 ans, voilà plus de 60 ans, il lui sera impossible de couper avec son sport préféré.

 Fidèle et premier supporter désormais du RCBR, il souhaiterait pour la saison prochaine que le club monte enfin en promotion de première division.

Nous lui souhaitons une longue et heureuse retraite...  sportive

« Pierrot » Faugères est le roi des bricoleurs : si un de vos appareils ménager tombe en panne, il saura vous le remettre en route en moins de deux.

Avant de prendre sa retraite, il était l'homme à tout faire à la clinique Miremont de Badens. La maçonnerie, la plomberie, l'électricité, autant de domaines qui n'avaient de secrets pour lui. A la retraite ce qui le passionne le plus c'est la mécanique. Dernièrement il a remis en état une machine à coudre qui avait appartenu à ses arrières grands parents et qui datait de 1868. Une plaque indique que cette machine Hurtu a été fabriquée (ou montée) dans un atelier de Carcassonne à cette date.

Ces jours-ci c'est une éolienne que construit Pierrot, avec uniquement du matériel de récupération. Le corps de l'éolienne contenant le moteur, avec des tôles d' anciens convecteurs électriques, les pales avec des tuyaux PVC sciés longitudinalement. On découvre ainsi une chaine et des pignons de vélo, un alternateur et un régulateur récupérés sur une vieille 204. Une batterie usagée stocke le courant de 12 volts qui éclairera grâce à deux phares de voiture un petit local de chasse que Pierre Faugères partage avec quelques amis dans la montagne.

Bravo à cet ingénieux rustiquois.

Le dessin, la peinture, la musique, Gisèle Crauzzo a toujours été douée pour les arts. Un talent qu'elle mettait en exergue quand elle était institutrice à l'école des Floralies de Trèbes.

Aujourd'hui avec Serge son mari et entourée de ses petits enfants, elle coule une retraite heureuse et peut s'adonner à ses passions. A la chorale Allégro de Trèbes, c'est elle qui dirige le pupitre des alti, et qui remplace le chef de chœur quand il est absent.

Cela fait plusieurs années que « Gigi » se passionne pour la création de céramiques dans son garage. Elle s'est lancée un défi qu'elle aura mit un an à réaliser : créer un herbier en céramique qui décorera la maison des associations du village.

Tout commence par l'observation des plantes dans la campagne rustiquoise et la cueillette parcimonieuse de celles-ci. Après avoir étalée l'argile blanche dans un cadre, elle dispose la plante et l'imprime sur l'argile crue. Elle grave le nom des plantes sur chaque céramique, et après un séchage de trois semaines et un premier passage au four à mille degrés, elle obtient ainsi le biscuit.

Deuxième étape : l'émaillage en restituant les couleurs des plantes : un travail très délicat qui demande beaucoup de doigté et de patience. Un deuxième passage au four à 980 degrés (la durée des cuissons est d'environ 5 à 6 heures) et la céramique est terminée.

Les 75 carreaux ainsi réalisés vont constituer un herbier géant, disposé sur trois panneaux confectionnés par les mains expertes de son mari Serge aidé de leur ami René Cassan. Cet ensemble décorera prochainement la Maison du Parc : un beau cadeau fait par Gisèle Crauzzo aux rustiquois

En voilà un qui porte haut les couleurs du village à chacune de ses sorties : le jeune Hugo Dalenc qui pratique le judo depuis seulement deux saisons au club de judo de Trèbes sous la houlette de Francis Béget n’en finit pas de cumuler les bonnes performances.

Ce samedi lors du rassemblement départemental, il s’est classé premier de sa cathégorie (nés en 2003) en surclassant ses adversaires du même âge sans leur laisser la moindre chance : c’est en effet par trois Ippons que le jeune rustiquois a gagné ses trois oppositions ! Une belle récompense pour ce jeune sportif très volontaire et travailleur qui progresse à vitesse grand V dans ce sport qui demande une discipline de fer. Un grand bravo à Hugo, ceinture Orange, qui fait la fierté de ses parents et de son petit frère Nathan, son premier supporter dans les Dojos du département. 

Si vous allez encourager l'USC au stade Albert-Domec, arrêtez vous déguster un café ou un demi à la buvette au pied des anciennes tribunes, vous y rencontrerez deux Rustiquois qui se dévouent depuis des années au sein du club jaune et noir.

 Les deux beau-frères Pierre Bedos et "Jeannôt "Espérilla ont le rugby dans le sang depuis qu'ils sont nés et l'USC dans leur coeur depuis toujours."Jeannôt" pratiquait le rugby à 7 à Rustiques dans les années 1965-67 avant de faire les beaux jours de Capendu et Trèbes XV. Pierre suit l'actualité rugbystique au jour le jour et connaît tous les effectifs de Top 14 et de Pro D 2, le rugby Pro n'a pas de secrets pour lui. 

Nos deux retraités, amis du président Calamel (encore un Rustiquois), consacrent de nombreux samedis à leur club préféré. Arnaud Annani qui s'occupe de l'organisation du bénévolat et du partenariat au sein du club avec Gérard Laguzou confirme : "Entre tous les postes billetterie, buvette, sécurité, boutique, réceptif avant match et après match, réception des officiels, ce sont 60 bénévoles qui sont à la disposition du club et 80 lors des grands matchs. Certains sont occupés de 7 H du matin à minuit. Une véritable entreprise gérée avec toute la logistique nécessaire et sans tous ces bénévoles il n'y aurait pas de club. Dirigeants et joueurs en sont d'ailleurs conscients. A noter aussi le rôle de l'école de rugby qui met à disposition les petits ramasseurs de balle". Chaque mercredi les responsables de groupes de bénévoles se réunissent pour le débriéfing et la préparation du match suivant. Rien n'est laissé au hasard, c'est vital pour la bonne marche du club.

Nos deux Rustiquois se sont fait beaucoup d'amis au sein de la grande famille de l'USC. Quatre à cinq fois dans la saison, le club invite tous les bénévoles pour un repas en commun, un grand moment de convivialité que viennent partager joueurs et dirigeants et une belle façon de resserer les liens entre tous.

Ces jours-ci Pierre Bedos et Jean Espérilla ont reçu une magnifique tenue aux couleurs du club, une parka qui va leur permettre d'affronter les courants d'air qui sévissent l'hiver à la buvette.

 Philippe Guicherd qui fait partie du staff carcassonnais est venu saluer nos deux rustiquois.

Née à carcassonne, Suzanne Castel est arrivée à Rustiques en 1943, année ou elle a épousée André Castel propriétaire viticulteur (voir article du 27/07/2010)

Les premières années ont été difficiles pour cette carcassonnaise qui a du s'adapter à la vie dans notre petit village.On est en pleine guerre et en 1944 les Allemands vont occuper le village et sa maison en particulier. La cohabitation se passera bien, les Allemands sont très corrects et respectueux. Ils lui proposent même leur aide alors que Suzanne, enceinte, s'inquiète de devoir accoucher sans docteur ni sage-femme sur place. finalement tout se passera au mieux avec un médecin venu de Trèbes.

Jeune fille Suzanne Castel dispensait déjà des cours de catéchisme à la cathédrale St Michel de Carcassonne. A Rustiques le catéchisme va être l'occasion pour elle de s'intégrer au village. Dès la première année elle va seconder puis remplacer Madame Astruc (la mère du général) qui déjà agée venait à pied du domaine de Cordes distant de 2,5 Km. Madame Castel dit d'elle: "c'était une femme admirable qui avait un grand coeur. Pendant les 5 Km de chemin qu'elle effectuait à pied, par tous les temps, elle priait, je sais qu'elle avait perdu son fils à la guerre de 14-18 et qu'elle ne s'en était jamais remise".

Suzanne Castel va alors consacrer 60 années au service de l'église et du catéchisme en particulier. C'est souvent qu'elle accueillera les enfants chez elle,leur proposant des jeux ou leur offrant un petit goûter. Chaque année elle organise la crêche et la messe de minuit, mais aussi aidée de quelques dévotes, elle assure l'entretien de l'église. Elle établira des liens de confiance avec les différents curés qui se succèderont, mais c'est surtout avec l'abbé Raoul Férrié (voit l'article du 7/02/2012) dans les années 50 que la famille Castel nouera des liens privilégiés.

Aujourd'hui les enfants de Rustiques vont au catéchisme à Trèbes, Madame Castel a perdu son mari en 2011, mais à près de 90 ans elle conduit toujours sa voiture pour aller faire ses courses ou pour aller à la messe le dimanche. Madame Castel reçoit souvent ses enfants et ses petits enfants. Nous lui souhaitons de profiter d'eux pendant de longues années.

Après avoir été professeur au lycée Stanislas de Carcassonne, Raoul Férrié est arrivé comme curé doyen de Trèbes en 1950. Il avait 45 ans et avait également en charge la paroisse de Rustiques.
Pendant les 5 années où il a fréquenté notre village il a été adoré par tous les enfants et s'est fait adopter par l'ensemble de la population. On se bousculait pour être enfant de coeur et il n'y avait pas d'absent au catéchisme. Les enfants allaient l'attendre tous les mercredis sur la route entre Trèbes et Rustiques et s'entassaient à 8 ou 10 dans sa petite voiture pour rejoindre l'église du village. L'après midi commençait souvent par une partie de football endiablée ce qui obligeait l'abbé Férrié de se relever la soutane pour mieux courir derrière le ballon.
Après la séance de cathéchisme tous les enfants se retrouvaient dans la sacristie où l'on tendait un drap blanc en guise d'écran. L'abbé Férrié projetait alors les films de Tintin et Milou. Il attribuait un personnage à chaque enfant afin que celui-ci lise la bulle correspondant et lui jouait le rôle du capitaine Hadock. Il se régalait de faire résonner de sa grosse voix des "...mille milliards de sabors" ou des "...bande de bachi bouzouks". Madame Castel qui l'aidait à enseigner le cathéchisme se rappelle de ces séances ludiques: "à moi il me donnait le rôle le plus facile, celui de Milou".
L'abbé Férrié gardera toute sa vie des liens d'amitiés très fort avec la famille Castel. Le mercredi entre le catéchisme et la prière du soir il s'invitait pour le dîner chez les parents. Un ancien rustiquois raconte: "En 1950 c'était une époque où l'on bouffait encore du curé et mon père était anticlérical; Le premier soir où l'abbé est venu manger à la maison, avec mes frères et soeurs nous n'en menions pas large. Le curé avait goûté avec plaisir le repas simple préparé par la maïtresse de maison et notre père avait apprécié ce prêtre sympathique et très ouvert. A tous les deux, ils avaient vidé la bouteille de minervois et les deux hommes s'étaient quittés bons amis".  L'abbé reviendra plusieurs fois dîner dans cette maison dans laquelle il avait su créer des liens d'amitié.
En juillet 2000 la famille Castel accompagnée de quelques rustiquois et trébéens est allé à Ladern sur Lauquet fêter le jubilé de l'abbé Raoul Férrié (70 ans de sacerdoce)
Ce prêtre au grand coeur qui a su se faire aimer de toute la population s'est éteint quelques années après. Il était proche des 100 ans.

En juillet 2000 Rustiquois et Trébéens sont venus fêter les 70 ans de sacerdoce de l'abbé Raoul Férrié