rustiques


17/03/2010

Le tabac-régie de "Néné"

tabac néné.jpg

Sur la façade de la première maison du village en venant de Trèbes, pendant de longues années, il y avait une pipe (nom officiel: losange) qui indiquait le bureau de tabac de Rustiques. Le tabac, mais aussi le bureau de la régie des contributions indirectes qui délivrait les acquits pour le transport des alcools.

C'est en tant que blessé de guerre de 14/18 que Barthelemy Sire avait obtenu le bureau de tabac du village. Il vivait là avec son épouse mais aussi avec son gendre Elie Combes viticulteur, sa fille Aimée et les quatre petits enfants: Michel, Elisabeth, Alain et Marie-Paule. C'est dire que quand vous veniez chercher votre paquet de tabac ou une carte postale du village il y avait toujours quelqu'un pour vous servir.

La régie a toujours été tenue par Aimée Combes (elle avait commencé à l'age de 15 ans) C'était très sérieux car il ne fallait pas se tromper dans les comptes. Tout transport de vin (même 10 litres) était taxé et devait faire l'objet d'un acquit. Ces acquits c'était "Néné" qui les délivrait et qui les mentionnait dans ses livres. Du vin, il en sortait régulièrement de Rustiques, les viticulteurs vendant le leur, et il en transitait beaucoup par l'intermédiaire du négociant en vins Louis Ric qui était installé en face du parc municipal (actuellement maison Dézarnaud) et qui a exercé jusque dans les années 1970. Aimée Combes a pris sa retraite fin 2004, remplacée par Mme Aygat dont le contrat se terminera en 2011. Il n'y aura plus de régie à Rustiques, ni dans les villages environnants, internet oblige.

Louis Ric achetait le vin dans le Minervois, le Val de dagne etc... et le revendait dans le Gers, le Périgord ou en Auvergne. Ses deux camions et remorques transportant chacun 180 hectolitres de vin

étaient souvent garés devant chez "Néné" pendant que les chauffeurs Emile et François se faisait délivrer le précieux sésame: l'acquit. Environ tous les mois un inspecteur des indirectes venait contrôler la cave du négociant et les cahiers de Mme Combes, et il fallait que tout concorde!

Personne très discrète, mais très chaleureuse Aimée Combes qui était veuve depuis une dizaine d'années nous a quitté en février 2008. Elle avait 88 ans et était une des dernières mémoires de Rustiques: son village natal.

Sur la première maison du village en venant de Trèbes, il n'y a plus la pipe en façade depuis 1985. C'est une des filles Elisabeth qui garde la maison familiale.

Les commentaires sont fermés.