rustiques


17/08/2011

L'école de Emile et Yvonne Galy

1946.jpg

 

Yvonne et Emile Galy ont été nommés instituteurs dans notre village en 1943. Ils succedaient à Mr et Mme Panisello. Entre ces deux couples Mr Vidal avait assuré l'année scolaire 1941/42.

Emile Galy faisait également fonction de secrétaire de mairie, poste qu'il occupera jusque dans les années 1960, quand il deviendra secrétaire du conseil général de l'Aude. Le président du conseil général était son grand ami Georges Guille.

Les anciens rustiquois gardent de bons souvenirs de ce couple d'instituteurs, totalement dévoués à leur métier et grands défenseurs de l'école laïque.

Emile Galy avait créé la "caisse l'écureuil", chaque élève versait une somme minime chaque mois, et à la fin de l'année toute l'école partait en voyage scolaire. C'était pour la majorité des petits rustiquois la seule façon de découvrir la mer. Le programme était immuable , départ aux aurores dans l'autobus conduit par Mr Arribaud, arrêt "au single" (au dessous de la commune de Fontjoncouse), pipi et petit déjeuner. Ca prenait bien trois quart d'heure. Compte tenu de cet arrêt on arrivait à La Nouvelle ou à La Franqui au bout de trois heures, mais on ne perdait pas de temps pour le bain du matin. Il arrivait qu'à La Nouvelle on aille visiter les Salins du midi. Une des premières fois les petits étaient tellement impressionnés par les montagnes de sel que plusieurs sont repartis les poches pleines. A La Franqui , le pique-nique de midi avait lieu sous les grands pins et pendant que les instituteurs faisait la sieste, les écoliers chassaient les cigales. Ce n'est qu'après une longue baignade et quelques bons coups de soleil que les "écureuils" rustiquois reprenaient la route pour arriver très tard au village. Les parents étaient prévenus à grand coups de klaxon, et venaient chercher leurs progénitures devant l'autogare.

Pendant ces années d'après guerre les voyages organisés par monsieur Galy ont permis aux écoliers de découvrir tour à tour Port Vendres et Collioure, Nimes et le pont du Gard, les Pyrénées et Puyvalador. Enfin, cerise sur le gâteau, les petits rustiqois sont parti trois jours, quelle aventure! Montélimar avec la visite du barrage de Donzère-Mondragon, de la chocolaterie d'Aiguebelle et de St Rémy de Provence. Voyage inoubliable que celui sur la Cote d'Azur, ou Mr Galy avait négocié l'hébergement dans un lycée de Nice et pendant trois jours les écoliers ont visité Monaco et le palais princier, Menton, l'aéroport de Nice etc

Quand Mr Galy quittera l'école de Rustiques au début des années 1960, il y a déjà quelques années que Madame Galy n'exerce plus pour cause de santé. Le poste d'instituteur sera confié à Robert Réssier. Avant de quitter son poste Emile Galy mettra toute son énergie pour aider la municipalité à construire un groupe scolaire qui passe pour être encore aujourd'hui un des plus beau de la région.

1954.jpg

L'école d'Emile Galy en 1954 à la cité de Carcassonne

 

06/08/2011

Notre doyenne Gaby Greffier raconte... (suite)

 

Comme on l'a dit dans le précédent article, il y avait un curé attitré au village dans les années 1920-1930. Il habitait le presbytère situé à coté de la Mairie. Ce dernier curé du village était l'abbé Fargues , un bon curé paysan très estimé des habitants, sauf qu'il lui arrivait de faire "enrager" ses paroissiennes car il était plus doué pour la chasse que pour le prêche. Il arrivait ainsi que les dévotes l'attendaient en vain aux vêpres du dimanche et descendant au village elles apprenaient que l'on venait de voir l'abbé Fargues pousuivre une compagnie de perdreaux du coté de Candèze.

Gaby Greffier 003.jpgL'electricité est arrivé au village en 1908. Le conseil municipal avait voté à ce sujet (7 pour et 2 contre).Le Maire était le seul a avoir l'installation gratuite, mais il l'avait refusée craignant que "ça ne lui "foute le feu à la maison". Il reviendra sur sa décision quelques année après.

C'est monsieur Bernard, habitant une belle maison de maître et propriétaire de ce qui allait devenir notre magnifique parc municipal, qui a fait l'acquisition du premier poste de radio. En été les gens venaient s'asseoir au bas de chez lui et celui-ci mettait sa radio à fond afin que tout le monde en profite. Dans la journée il arrivait à Mr Bernard d'appeler Marcelle qui tenait la cabine téléphonique et il lui disait: "tiens écoute cette chanson" et par l'intermédiaire du téléphone Marcelle écoutait Tino Rossi ou Berthe Silva. Et tant pis si un autre abonné avait besoin de Marcelle pour obtenir une communication ! ....

Le cinéma est arrivé au début de ce 20 ème siècle avec le camion de Monsieur Icardi. Tout d'abord il s'installait au café et projetait des films muets. Il mettait en marche son gramophone avec des disques qui illustraient ainsi les actions du film. Ensuite vint le cinéma parlant, un soir par semaine le foyer, pour cause de seule distraction faisait salle comble. Un jour le projectionniste faisant sa pub avait annoncé pour la semaine suivante "un film osé" ou l'on allait découvrir les belles cuisses de Martine Carol. Le jour de la projection tous les hommes du village étaient présents et sachant que les enfants avaient l'habitude de regarder les films par le trou de la serrure, ils avaient alors bouché celle-ci avec du papier. Comme les choses ont changé depuis !

C'est la mairie qui a fait l'achat d'un des premier poste de télévision quand un relais a été installé sur le pic de Nore en 1961. Tout le village se pressait alors dans la salle de l'amicale le soir "après souper" pour découvrir ce nouveau divertissement. C'était la belle époque de l'amicale. Deux salles lui étaient consacrées dans une, la télé et dans l'autre le bar tenu par Jean Canal puis Michel Espérilla.Tous les soirs c'était le rendez-vous des beloteurs mais c'était surtout un lieu de rencontre ou les hommes venaient commenter le dernier match de l'ASC 13 ou l'étape du tour de France.

amicale 001.jpg

C'est ici que la plupart des Rustiquois ont découvert la télévision. Aujourd'hui c'est le salon de coiffure de Céline.

01/08/2011

Notre doyenne raconte l'entre-deux-guerres

 

Notre doyenne Gaby Greffier est née en 1921 et a fêté cette année ses 90 ans. Elle nous raconte la vie telle qu'elle était à Rustiques en 1920/1950.

Le premier lotissement créé sous la municipalité de son mari Jean (maire de 1969 à 1981) n'existait pas et le village ne comptait alors que 250 habitants. Dans les années 1920, les personnes les plus importantes étaient dans l'ordre: l'instituteur, le maire et le curé. Le garde champêtre Escande était "le tambour du village". C'est lui qui de rue en rue alertait les habitants en tapant comme un sourd sur son tambour afin d'annoncer l'arrivée d'un commerçant ou une importante communication municipale.

Gaby Greffier 001.jpgIl y avait au village une épicerie, un café (trois avant la guerre de 14/18), le bureau tabac-régie de Néné, la marchande de journaux qui faisait sa distribution le matin, la laitière qui tapait aux portes au lever du jour distribuant le lait en vrac. Le café Foussat situé sur la placette devant la mairie avait tous les jours ses habitués, en particulier les joueurs de manille. En principe on payait à la fin du mois et quand le café à fermé vers 1948, quelques ardoises sont restées impayées. Les deux boulangers venaient de Trèbes se faisant concurrence à grand coup de klaxon. Quand au couple de jardiniers de Bouilhonnac, ils arrivaient avec leur cheval tirant la charrette chargée de légumes cueillis à l'aube, et s'installaient devant l'autogare

Marcelle Mourlan était réceptionniste à la cabine téléphonique située derrière la mairie. Il n'y avait en 1940 que 3 ou 4 abonnés dans le village, mais toutes les communications (dans un sens comme l'autre) passaient par la cabine. Quand ils demandaient à Marcelle tel numéro, les abonnés ne manquaient pas de lui demander d'abord des nouvelles de ses enfants, ou combien de perdreaux son mari avait tué à la chasse le dimanche. Des papotages qui permettaient à la jeune préposée de passer le temps, bien qu'elle est toujours sous la main une revue ou un journal. C'était une époque ou l'on parlait d'abord service, la rentabilité on ne connaîssait pas ! (à suivre)

1950.jpg

Rustiques en 1950: 256 habitants.  Les vignes et les jardins sur la gauche sont aujourd'hui des lotissements.

 

09/11/2010

Il y a 92 ans les cloches sonnaient à toute volée...

11 novembre 1918. L'armistice est signée le cauchemar est terminé. Fin d'une guerre qui, en 4 ans a fait 8 millions de morts (soit environ 6 000 morts par jour) et 8 millions d'invalides. C'est la France qui a payé le plus lourd tribut avec 1,4 millions de tués et de disparus.

Comme tous les villages de France, Rustiques n'a pas été épargné. 250 habitants : 14 morts.

Sur les registres de l'état civil du village seuls les décés de 5 poilus ont été retranscrits. Le capitaine d'Hélie (41 ans) était le plus âgé cimetiere 001.jpgquand il a été tué au début de la guerre le 28/02/1915. Bathiste Averseng (21 ans) était un des plus jeunes quand il a perdu la vie le 26 juillet 1917.

Tué à quelques jours de l'armistice

Une famille a été particulièrement éprouvée. Les Guiraud ont perdu leurs deux fils Pierre 28 ans le 14 juillet 1915 et Philippe qui venait de fêter ses 27 ans quand il a été tué le 14 octobre 1918 soit 28 jours avant l'armistice.

François Castel est mort le 28/10/1921 des suites de ses blessures.

Rares sont ceux qui n'ont pas été blessés, certains plusieurs fois (Joseph Mourlan : 3 fois) Les soldats étaient soignés dans des hôpitaux à l'arrière du front et repartaient au combat quand ils étaient rétablis. Parmi eux Barthélémy Sire (28 ans) a été grièvement blessé aux jambes en 1916. Il sera déclaré invalide de guerre et en tant que tel l'Etat lui attribuera le tabac-régie du village en 1927 (voir l'article du 17/03/2010).

Presque tous sont revenus traumatisés à vie.

Difficile aujourd'hui de faire l'inventaire des jeunes de notre village revenus blessés. Mais ce qui est certain c'est qu'ils sont presque tous revenus traumatisés par ces quatre années vécues dans les tranchées entourés par la boue, la vermine, les rats et l'odeur des cadavres en décomposition. S'il est décédé assz agé, Antoine Vidal parlait avec une voix rauque, il avait été gazé dans les tranchées.

Ce sont les gendarmes venus en moto, qui comme ils l'avaient fait pour la mobilisation, ont annoncé au maire que la guerre était finie. Alors à l'église les cloches ont sonné à toute volée pendant des heures et dans les rues du village on criait à tue tête que la guerre était finie. Cependant il n'y a pas eu de scène de liesse. Trop de familles pleuraient leurs morts

Dans une vidéo enregistée en 1980, Augustin Delpoux raconte que sa grand-mère qui venait de perdre son mari sur le front, s'est enfermée toute la journée dans le noir et les voisins ont dit qu'elle n'avait pas arrêté de pleurer et de crier.

Pendant ces quatre années de guerre, pendant lesquelles les nations engagées dans ces combats ont réalisé des progrés techniques importants de puissance de déstruction, rien n'a été fait en faveur des moyens de protéger les hommes. Pour certains que valait la vie humaine à cette époque là ?

B. Sire (àG) 1916.jpg

1916: Dans un hôpital à l'arrière du front, Barthélémy Sire termine sa convalescence. N'envie-t-il pas à ce moment là ses trois camarades pour qui la guerre est désormais finie ! Lui va devoir encore vivre l'enfer des tranchées pendant deux ans.

22/08/2010

L'épicerie de Juliette

Dans les années 1950, les supermarchés n'existaient pas, les marchands ambulants venaient régulièrement au village. La jardinière de Bouilhonnac s'installait à l'autogare, le quincailler Lalaque sous les platanes devant l'ancien café. Le boucher Capelle présentait sa viande dans la remise d'Eugénie Mourlan, le charcutier Cassignol et le poissonnier Imbert venaient avec leur camion ambulant. Les boulangers Blanquier et Lachet de Trèbes se faisaient une grande concurence et faisaient la tournée avertissant à grands coups de Klaxon leur présence. Tous les matins à la première heure la laitière distribuait le lait de porte en porte.

Au village, un seul commerce l'épicerie de Juliette.

Aline Vaujany alors gamine et voisine de l'épicerie raconte: "Située face à l'autogare la minuscule boutique était un véritable capharnaüm. Tout y était bien rangé mais dans un ordre pas toujours cohérent pour les yeux actuels. Devant le comptoir les casiers à bois, remplis de légumes secs: riz, "fabols", lentilles, pois cassés. Sur les rayonnages, quelques conserves côtoyaient les pierres de savon, les saucissons, les pelottes de laine, les espadrilles, les pots de chambre etc. On achetait l'huile tirée au détail d'une grosse barique métallique".

On ne connaîssait pas le plastique et toutes les bouteilles étaient consignées: la limonade, la bière, l'eau de Boulou. Conséquence: Le garde champêtre Joseph Clanet collectait les ordures, poussant sa benne, deux fois par semaine, ce qui correspondait à 5 à 6 brouettes pour l'ensemble du village.

Aline Vaujany poursuit: "Dans l'épicerie de Juliette on s'approvisionnait en produit frais: le fromage et le beurre à la coupe ainsi que la cansalade et le paté. Le tout était conservé dans une glacière. (on livrait à l'épicière les pains de glace deux fois par semaine). Sur le comptoir trônait l'objet de toute les convoitises pour les enfants: les friandises: bouchées fourrées au papier brillant, poudre de coco, et boules de chewing-gum".

Le samedi après-midi Juliette prenait l'autocar Laure-Carcassonne et ramenait de la ville des commandes particulières: blouses, pulls, chaussures, combinaisons, fil à coudre, revues etc.

Les soirs d'été "après souper" Juliette sortait des chaises devant la porte et les voisines venaient bavarder. Sur cette agréable placette, sous la fraicheur des platanes, les hommes s'installaient sur le banc en pierre, discutant avec animation de la vigne, du rugby ou de politique. De temps à autre on interpellait Juliette qui s'empressait d'aller chercher une bière dans sa glacière.

Le premier supermarché a ouvert à Carcassonne dans les années 1968.-70. Juliette a fermé son épicerie peu de temps après.

 

place J. Moulin 003.jpg

On se rassemblait l'été sous les platanes devant chez Juliette.

08/08/2010

Jacques Gorce raconte l'Occupation

Il avait 13 ans quand les Allemands ont envahi le village le 11 novembre 1942.

J. Gorce 002.jpg

Jacques Gorce a aujourd'hui 81 ans. Depuis qu'il est veuf l'ancien garde champêtre du village vit chez ses filles, à Toulouse ou à Pezens.

Il a été très marqué par la période de l'occupation qu'il a vécu pendant son adolescence au village et tenait à témoigner:

« A l'aube ce 11 novembre 1942, une importante colonne allemande arrive de Trèbes par la route principale, il y a une vingtaine de chars français (Renault) flambants neufs( C'était une demi brigade de chars qui venaient d'Afrique et se repliaient), des camions, chenillettes, motos, side-cars...La mairie, les écoles, maisons, hangars, salle des fêtes étaient réquisitionnés pour les soldats. Le parc du château servait à camoufler les chars et les camions ainsi que la roulante (cuisine roulante). Les civils ont été réquisitionnés pour creuser de grands trous sous les arbres du parc qui serviront de caches au matériel ou dépôt d'essence. Les officiers allemands et un détachement SS,uniformes noirs avec têtes de mort, cols de vestes et casquettes marqués du sinistre insigne SS, occupaient le château du village ».

Comme le baron Mr D'hélie propriétaire du château, plusieurs habitants ont été obligés de cohabiter avec les envahisseurs. Il faut noter que pendant les deux ans d'occupation ceux-ci se sont montrés très correct. Est-ce parce-que le commandant sur Rustiques était un pasteur?  Un incident cependant qui aurait pu avoir des conséquences graves: Un incendie s'est déclaré dans le parc du château, à proximité des dépots d'essence et de munitions. L'incendie maitrisé le commandant est allé prévenir le Maire Paul Gaston que si celà se renouvelait, il prendrait des mesures très sévères vis à vis de la population.

Jacques Gorce se souvient : « "Le commandant Rembolt invite la population du village à fournir de vieux chiffons pour le nettoyage des chars ". Au son du cor de la mairie, c'est la première phrase que j'ai publié dans le village, j'avais 13 ans. »

Chez M. Castel, propriétaire d'une grande maison, les Allemands ont occupé le rez-de-chaussée. « Ils ont réquisitionné beaucoup de chevaux dans le village, ils m'en ont pris deux sur quatre. J'ai dû acheter une paire de boeufs pour faire marcher mon exploitation agricole. »

Durant l'année 1943, un régiment de soldats mongols (anciens prisonniers) accompagnés de leurs petits chevaux et de leurs charrettes caractéristiques très basses à 4 roues furent cantonnés au domaine de Fontaines.

En 1944 sont arrivés au village des autobus de Paris, réquisitionnés par l'armée allemande et floqués sur leur toit de l'insigne de la croix rouge pour éviter les bombardements alliés. Le débarquement ayant eu lieu les Allemands étaient de plus en plus fébriles et voyaient des terroristes partout. Ils ont quitté le village le 15 août 1944 après avoir fait sauter un autobus et quelques motos. (les enfants jouaient encore avec ses épaves dans les années 50)

Ce jour là la plupart des Rustiquois avaient quitté le village de peur d'être victimes d'exactions qui heureusement n'ont pas eu lieu.

croix des évangiles 003.jpg

Pour préserver sa famille l'arrière grand-père d'Anaïs Mourlan avait construit cette cabane au lieu dit "Mayronne". Il y a caché les siens le 15 août 1944.

17/03/2010

Le tabac-régie de "Néné"

tabac néné.jpg

Sur la façade de la première maison du village en venant de Trèbes, pendant de longues années, il y avait une pipe (nom officiel: losange) qui indiquait le bureau de tabac de Rustiques. Le tabac, mais aussi le bureau de la régie des contributions indirectes qui délivrait les acquits pour le transport des alcools.

C'est en tant que blessé de guerre de 14/18 que Barthelemy Sire avait obtenu le bureau de tabac du village. Il vivait là avec son épouse mais aussi avec son gendre Elie Combes viticulteur, sa fille Aimée et les quatre petits enfants: Michel, Elisabeth, Alain et Marie-Paule. C'est dire que quand vous veniez chercher votre paquet de tabac ou une carte postale du village il y avait toujours quelqu'un pour vous servir.

La régie a toujours été tenue par Aimée Combes (elle avait commencé à l'age de 15 ans) C'était très sérieux car il ne fallait pas se tromper dans les comptes. Tout transport de vin (même 10 litres) était taxé et devait faire l'objet d'un acquit. Ces acquits c'était "Néné" qui les délivrait et qui les mentionnait dans ses livres. Du vin, il en sortait régulièrement de Rustiques, les viticulteurs vendant le leur, et il en transitait beaucoup par l'intermédiaire du négociant en vins Louis Ric qui était installé en face du parc municipal (actuellement maison Dézarnaud) et qui a exercé jusque dans les années 1970. Aimée Combes a pris sa retraite fin 2004, remplacée par Mme Aygat dont le contrat se terminera en 2011. Il n'y aura plus de régie à Rustiques, ni dans les villages environnants, internet oblige.

Louis Ric achetait le vin dans le Minervois, le Val de dagne etc... et le revendait dans le Gers, le Périgord ou en Auvergne. Ses deux camions et remorques transportant chacun 180 hectolitres de vin

étaient souvent garés devant chez "Néné" pendant que les chauffeurs Emile et François se faisait délivrer le précieux sésame: l'acquit. Environ tous les mois un inspecteur des indirectes venait contrôler la cave du négociant et les cahiers de Mme Combes, et il fallait que tout concorde!

Personne très discrète, mais très chaleureuse Aimée Combes qui était veuve depuis une dizaine d'années nous a quitté en février 2008. Elle avait 88 ans et était une des dernières mémoires de Rustiques: son village natal.

Sur la première maison du village en venant de Trèbes, il n'y a plus la pipe en façade depuis 1985. C'est une des filles Elisabeth qui garde la maison familiale.